Belvédère Olivier Messiaen - Saint-Théoffrey

Olivier Messiaen au cœur du paysage matheysin

« Quoique né en Avignon, j'ai passé toute mon enfance à Grenoble près des montagnes du Dauphiné et le Dauphiné est ma véritable patrie » - Olivier Messiaen, 1964

 

 

 

 

 

Olivier Messiaen (1908-1992), compositeur, pédagogue et passionné d'oiseaux, est l'un des artistes du XXe siècle les plus célébrés à travers le monde. Après avoir passé une partie de son enfance à Grenoble, Olivier Messiaen revient dans la région en 1936 et construit à Petichet, face au lac de Laffrey, une résidence estivale au confort sommaire. Tous les étés jusqu'en 1991, il y réside souvent accompagné d'Yvonne Loriod, son épouse et meilleure interprète.

propriété Messiaen

La propriété d'Olivier Messiaen à Petichet (Saint-Théoffrey) vue depuis le lac de Laffrey © Musée matheysin

Olivier Messiaen dans sa maison de Petichet
Olivier Messiaen dans sa maison de Petichet, 1977 © archives Olivier Messiaen

 

 

Dès le petit matin, il arpente les chemins, note les chants des oiseaux puis compose.
Très discret, l'artiste à l'étonnante simplicité laisse le souvenir d'un homme modeste vivant « dans son monde ». Les habitants ont toutefois pu le croiser à l'église de Saint-Théoffrey qu'il a contribué à restaurer et où il jouait régulièrement de l'harmonium.
Il repose aujourd'hui au cimetière de Saint-Théoffrey où sa stèle, un grand oiseau stylisé en marbre blanc de Carrare, porte gravé en caractères d'or un extrait de son œuvre Harawi.

Une Tombe atypique

 

 

 

En contrebas de l'actuelle église, le cimetière de Saint-Théoffrey, bien clos, jouit d'une vue exceptionnelle.
Les grandes stèles à montants saillants y sont nombreuses alors qu'elles ont d'habitude un caractère plutôt urbain. Partout on retrouve des décors de fleurs, en roses art déco ou en bouquets traditionnels à base de pensées, voire avec des tournesols.

Plusieurs motifs de marbre blanc s'y remarquent, mais les plus original est incontestablement celui qui marque la sépulture d'Olivier Messiaen.

Le socle en parti arrondi fait écho à la silhouette du très grand oiseau stylisé qu'il supporte. Placé de profil, le bec ouvert et l'oeil doré, ses ailes dessinent des courbes aux allures de flammes.

Tombe d'Olivier Messiaen
Tombe d'Olivier Messiaen © PAC
Tombe d'Olivier Messiaen, détail

Tombe d'Olivier Messiaen, détail © PAC

 

 

 

Les surfaces avant (et arrière) étant plates, le corps du volatile est gravé de trois portées dorées avec notes et paroles, reproduisant le manuscrit d'une composition du musicien de 1945 (Harawi). L'épitaphe du compositeur est inscrite dans une autre courbe évoquant les pattes de l'oiseau

La stèle est signée du marbrier Luyat de La Mure, auteur de nombreuses réalisations dans le secteur.

« J'ai vu ici des paysages de montagnes absolument sublimes. Le Dauphiné est vraiment ce qu'il y a de plus grand en France » Olivier Messiaen, 1935, lettre écrite à sa première femme Claire Delbos