Randonnée au col du Coq à la rencontre d'une fourmilière, de la géologie des Alpes, d'un troupeau de moutons avec patous et du thé des montagnes. Effort physique, senteurs d'alpage, panorama et brouillard pour 5 patients, 2 infirmiers et 1 animateur nature du Département qui mène la danse.
QUELLES RÈGLES SUR UN ESPACE NATUREL SENSIBLE ?
Au menu de la journée, marcher en montagne, observer la nature, faire des découvertes, partager un pique-nique. Départ depuis le col du Coq pour le col de Pravouta. Entrée dans un espace naturel sensible. Antoine, l'animateur nature, propose un petit questionnaire pour susciter l'intérêt de sa troupe. On focalise sur le sujet. Qu'est-ce qu'un espace naturel sensible ? Que signifient les pictogrammes du panneau ? Mobilisation réussie ! Et l'on comprend vite la base du respect de l'environnement et pourquoi ne pas faire de feu, ne pas laisser de déchets, etc...
RENCONTRE AVEC DES FOURMIS
Certains patients ont déjà suivi des animations nature et sont heureux de retrouver cette sensation de la marche, d'écouter Antoine raconter comment l'écureuil et le mulot grignotent, chacun à sa façon, un cône d'épicéa. Et de retrouver des odeurs. Des odeurs ? Justement voici une fourmilière, l'occasion pour Antoine d'évoquer, dessins à l'appui, comment vivent les 250 000 fourmis au sein de cet immeuble géant. Il suffit de caresser délicatement la fourmilière pour déclencher une réaction de défense chez les fourmis qui lancent par l'abdomen leur acide formique à l'odeur de vinaigre blanc caractéristique. Chaque fourmi à sa place, l'ouvrière, la soldate, la charpentière, la nourrice, sans oublier le mâle qui assure la reproduction.
À L'ALPAGE DE MOMO LE PATOU
Le sentier grimpe dans la forêt avant de déboucher sur l'alpage avec son écharpe de brouillard qui adoucit les contours. Voici le troupeau des brebis qui pâturent sur l'alpage de Pravouta et les trois chiens de race patou en charge de leur protection. Antoine connait bien Momo, le plus vieux des chiens de berger qui s'est couché au milieu du sentier. Cela rassure ! L'ascension se poursuit sans encombre jusqu'à une station de Sideritis hyssopifolia, dite aussi Crapaudine des Alpes, thé des Alpes ou thé des montagnes. Tout juste en fleur. Deux ou trois brins suffiront à une tisane bienfaisante au retour. Bien entendu il n'est pas question d'en cueillir une brassée ! Si la cueillette du thé des Alpes et de la vulnéraire, endémique de Chartreuse, sont tolérées, c'est d'une petite poignée seulement.
FORMATION DES ALPES EN 5 MINUTES
Petit arrêt pour souffler et écouter Antoine raconter la formation des Alpes en accéléré avec les mains et quelques dessins. Leçon de géologie. Il y a 250 millions d'années ici c'était la Pangée. Puis deux plaques terrestres se sont séparées en formant un océan. Il y a 100 millions d'années ici c'était les Bahamas, eau turquoise et sable chaud. Puis les plaques se sont rapprochées, l'océan est passé dessous, et elles se sont élevées en formant les Alpes.
Encore une grimpette assez raide pour rejoindre le col de Pravouta et c'est le temps du pique-nique. Un moment de paix les yeux dans le ciel avant rejoindre le sommet et à sa croix. Petite photo souvenir du groupe visiblement heureux !
PHOTO SOUVENIR ET BÉNÉFICES
La descente se fait par l'autre versant. Pour Jérôme, infirmier en psychiatrie, et Sabrina, infirmière en psychiatrie et art-thérapeute, qui accompagnent le groupe de patients, cette sortie est d'un grand bénéfice. Il s'agit de créer les conditions favorables dans un environnement de sécurité, de bienveillance et d'accueil pour réanimer des espaces de vie et révéler des potentiels. Dans un objectif thérapeutique, cette immersion dans la nature participe à ce procédé de réactivation. Bénéfice tout simplement du plaisir de bouger, d'être en groupe, de se sentir vivre dans un environnement naturel. Ainsi un espace naturel sensible a de la bienveillance pour les humains qui s'y aventurent...
