Témoins de l'animation avec des demandeurs d'asile à l'étang des Béroudières en nord-Isère

Migrants

Antonio

Demandeur d'asile vivant à Bourgoin-Jallieu, originaire d'Angola, Antonio est un amoureux de la nature, la nature en général et la nature de son pays tout d'abord : « Nous avons, en Angola, des joyaux comme les chutes du Kalandula et une douzaine de parcs nationaux où vivent des girafes, des zèbres, des éléphants, des rhinocéros, des antilopes. Nous avons des cours d'eau avec des poissons, des crocodiles, des hippopotames et des fonds marins également très riches. C'est toute une bio-diversité exceptionnelle que nous devons protéger avec de nombreuses espèces en voie de disparition et une nature superbe, des paysages exceptionnels... Mais il y a dans ce pays tant de corruption et d'incompétences, sans compter un braconnage intensif, que c'est dévalorisé, en danger et menacé au lieu d'être protégé. Il faudrait pouvoir développer l'éco-tourisme. Nous avons un énorme de potentiel, mais il y a tant de problèmes politiques, c'est vraiment triste et désespérant ! Découvrir la nature protégée ici, cela me plait beaucoup et m'intéresse beaucoup. J'ai appris beaucoup de choses avec la sortie nature dans cet espace naturel sensible, on croit quand on arrive qu'il n'y a pas trop de vie sauvage en France, mais c'est faux. »
 
Migrants

Élise

Conseillère en économie sociale et familiale, Élise est salariée de l'ADATE, au sein du CADA Nord Isère à l’antenne de Bourgoin-Jallieu : « Je travaille auprès des demandeurs d'asile, donc des migrants, venus de nombreux pays. Notre structure les accompagne dans leurs démarches et leur quotidien. Nous touchons une centaine de personnes isolées à la fois que nous suivons généralement durant un an ou un an et demi selon les dossiers, des hommes ou des femmes et quelques femme isolées avec des enfants. Personnellement j'aime évoluer en pleine nature. C'est la deuxième sortie que je fais avec Corine, animatrice du Département. Le mois dernier c'était avec des femmes demandeuses d'asile que nous accueillions au CADA avec leur(s) enfant(s) pour qui nous avons organisé une sortie avec leur(s) enfant(s). Un moment pour elles sans les enfants aurait été également très apprécié pour qu’elles puissent en profiter pleinement sans devoir se soucier de leur(s) enfant(s). Avec le groupe des hommes dans la forêt des Béroudières, c'était autre chose, une immersion totale. Un bol d'air pour des personnes qui n'ont pas l'autorisation de travailler et ont peu d'occasion de changer d'air et de découvrir un environnement nouveau dans une démarche positive et récréative. Pour l'anecdote, certains par exemple ne savait pas ce que sont des orties... Il vaut mieux le savoir si on vit ici ! C'est important aussi pour nous d'être avec une spécialiste qui sait nous ouvrir les yeux sur cette nature locale, ceux des nouveaux-venus mais aussi les nôtres qui vivons ici sans connaître grand chose de la nature merveilleuse à laquelle nous avons accès. »